Les habitants des quartiers de Jabal Mohsen et Bab el-Tebban\u00e9 se sont longtemps livr\u00e9s \u00e0 des affrontements sanglants les uns contre les autres. D\u00e9sormais, ils se r\u00e9unissent autour de projets civiques gr\u00e2ce au travail d\u2019une association men\u00e9e par un groupe de femmes.<\/p><\/blockquote>\n\n\n\nDans l’espace polyvalent derri\u00e8re Kahwetna, des jeunes se r\u00e9unissent autour d’une session d’anglais et d’autres assemblent des lampadaires \u00e0 \u00e9nergie solaire. Photo Jo\u00e3o Sousa\/L’Orient Today<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\nUn jour d\u2019hiver \u00e0 Tripoli, deuxi\u00e8me plus grande ville du Liban, des jeunes sont assis dans un caf\u00e9 au bout de la rue de Syrie. Ils rient et discutent autour d\u2019une boisson, alors que la pluie s\u2019abat avec la r\u00e9gularit\u00e9 d’un m\u00e9tronome sur la chauss\u00e9e, dissipant l\u2019air \u00e9pais de la ville.<\/p>\n\n\n\n
Il n\u2019y a pas si longtemps, une telle sc\u00e8ne \u00e9tait improbable. Kahwetna (\u00ab Notre caf\u00e9 \u00bb en arabe) se situe au point de rencontre entre les quartiers de Jabal Mohsen et Bab el-Tebban\u00e9 de Tripoli, o\u00f9 des affrontements sectaires entre ces deux communaut\u00e9s ont ravag\u00e9 la vie des habitants pendant des ann\u00e9es. Mais Kahwetna est un espace s\u00fbr. Il dispose de deux entr\u00e9es distinctes \u2013 une pour chaque quartier.<\/p>\n\n\n\nL\u00e9a Baroudi, fondatrice et coordinatrice de March Lebanon. Photo Jo\u00e3o Sousa\/L’Orient Today<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\nDerri\u00e8re cette initiative, il y a L\u00e9a Baroudi, cofondatrice et coordinatrice de March Lebanon, une association libanaise qui \u0153uvre pour la promotion de la coh\u00e9sion sociale \u00e0 travers la consolidation de la paix et la r\u00e9solution des conflits sectaires au Liban. Kahwetna, qui a ouvert ses portes en 2016, est l\u2019une des solutions propos\u00e9es par l\u2019ONG.<\/p>\n\n\n\n
La jeune femme a grandi pendant la guerre civile libanaise et, longtemps apr\u00e8s la fin de celle-ci, elle \u00e9tait choqu\u00e9e de voir que \u00ab m\u00eame les gens de [son] \u00e2ge \u00e9taient divis\u00e9s suivant des courants politiques sectaires \u00bb. Elle est devenue m\u00e9diatrice certifi\u00e9e et, parall\u00e8lement \u00e0 son travail de consultante en affaires, a aid\u00e9 \u00e0 mettre en place des initiatives pour les jeunes avec un groupe d\u2019amis. Sa passion a finalement pris le dessus, et c\u2019est ainsi qu\u2019est n\u00e9 March en 2011.<\/p>\n\n\n\n
\u00ab Love and War on the Rooftop<\/strong> \u00bb<\/p>\n\n\n\nC\u2019est au th\u00e9\u00e2tre que tout a vraiment commenc\u00e9. L\u00e9a Baroudi s\u2019int\u00e9ressait particuli\u00e8rement \u00e0 l\u2019utilisation de l\u2019art comme moyen de consolider la paix. Elle a alors eu l\u2019id\u00e9e de monter une pi\u00e8ce de th\u00e9\u00e2tre entre les factions bellig\u00e9rantes \u00e0 Tripoli. C\u2019\u00e9tait en 2015, et les affrontements continus entre Jabal Mohsen et Bab el-Tebban\u00e9 venaient de prendre fin avec le d\u00e9ploiement de l\u2019arm\u00e9e libanaise dans la r\u00e9gion.<\/p>\n\n\n\n
L\u00e9a, qui vit \u00e0 Beyrouth, a commenc\u00e9 par se rendre \u00e0 Tripoli les week-ends pour discuter avec les habitants. Quelques combattants ont fini par accepter de l\u2019aider \u00e0 rassembler des jeunes \u00e0 auditionner pour son spectacle. Un v\u00e9ritable exploit, vu le contexte. \u00ab Nous pensions qu\u2019une fois les jeunes r\u00e9unis dans une m\u00eame salle, une bagarre finirait irr\u00e9m\u00e9diablement par \u00e9clater. J\u2019ai rejet\u00e9 l\u2019id\u00e9e de la pi\u00e8ce, je n\u2019y ai pas particip\u00e9 au d\u00e9but \u00bb, se souvient Ali, un ex-combattant devenu leader communautaire. \u00ab J\u2019ai regard\u00e9 la pi\u00e8ce, mais j\u2019\u00e9tais contre le fait que mon ami y participe \u00bb, explique Zafer, lui aussi un ex-combattant qui travaille avec March. \u00ab Mon ami m\u2019a dit : \u201cEn fait, je ne vais pas participer. Je vais voir leurs visages et cela nous aidera \u00e0 leur tirer dessus plus tard\u201d. Mais, au fil des r\u00e9p\u00e9titions, ils ont appris \u00e0 se conna\u00eetre et \u00e0 s\u2019appr\u00e9cier, poursuit Zafer. J\u2019avais aussi pr\u00e9vu de leur faire du mal, rench\u00e9rit Ali. Mais nous avons chang\u00e9 d\u2019avis quand nous avons vu que beaucoup de nos hommes participaient au projet et qu\u2019ils seraient aussi bless\u00e9s. \u00bb<\/p>\n\n\n\nL’atelier de construction Bab el-Dahab de March offre aux jeunes une formation professionnelle et des possibilit\u00e9s d’emploi. Photo Jo\u00e3o Sousa\/L’Orient Today<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\nL\u00e9a Baroudi se souvient que nombre d\u2019entre eux venaient aux r\u00e9p\u00e9titions arm\u00e9s. \u00ab Je me rappelle qu\u2019au lieu de chercher des t\u00e9l\u00e9phones, nous cherchions des armes\u2026 Des lames de rasoir cach\u00e9es sous la langue, des pistolets dans les poches ou dans les chaussettes, des couteaux. \u00bb<\/p>\n\n\n\n
La pi\u00e8ce devait s\u2019inspirer de la vie des jeunes des deux quartiers, et les participants devaient donc partager leurs histoires. Il n\u2019y avait aucun script. \u00ab Quand ils ont partag\u00e9 leurs histoires, ils se sont rendu compte qu\u2019ils se ressemblaient plus qu\u2019ils ne le pensaient. Et c\u2019est ainsi que les choses ont d\u00e9but\u00e9 \u00bb, se rem\u00e9more la jeune femme. \u00ab Nous avons r\u00e9alis\u00e9 que nous \u00e9tions plong\u00e9s dans la m\u00eame souffrance. La m\u00eame pauvret\u00e9. Que nous avions les m\u00eames besoins \u00bb, confie Ali.<\/p>\n\n\n\n
C\u2019est ainsi que la pi\u00e8ce Love and War on the Rooftop<\/em> (Amour et guerre sur les toits) a vu le jour, avant de tourner dans tout le Liban. \u00ab Les gens nous ont racont\u00e9 que, pendant les conflits, tout se passait sur les toits : des combattants se tirant dessus aux amis jouant aux cartes, sans oublier les amours secr\u00e8tes \u00bb, explique L\u00e9a Baroudi. Celle-ci croit fermement que la pierre angulaire de la paix est la connexion humaine et affirme qu\u2019il n\u2019y a rien de \u00ab magique \u00bb \u00e0 cela. C\u2019est juste une question d\u2019intuition. \u00ab Lorsque vous travaillez dans des initiatives de consolidation de la paix, les activit\u00e9s que vous menez ne sont pas le plus important, mais les \u00e9motions que ces activit\u00e9s suscitent. Qu\u2019est-ce que cela \u00e9veille chez les gens ? L\u2019exp\u00e9rience int\u00e9rieure. \u00bb<\/p>\n\n\n\nLa prison comme seul lieu de rencontre<\/strong><\/p>\n\n\n\nAli a finalement particip\u00e9 aux activit\u00e9s de March en 2019, apr\u00e8s avoir purg\u00e9 cinq ans dans la prison notoirement lugubre de Roumi\u00e9. \u00ab J\u2019aurais pu faire tellement de choses pendant ces cinq ann\u00e9es. \u00bb \u00ab Nous n\u2019avions pas d\u2019occasions ou d\u2019endroits pour nous rencontrer, avant \u00bb, ajoute-t-il. Hormis la prison.<\/p>\n\n\n\n
L\u00e9a Baroudi se souvient avoir demand\u00e9 aux participants, un jour qu’ils r\u00e9p\u00e9taient, s\u2019ils avaient des amis de \u00ab l\u2019autre c\u00f4t\u00e9 \u00bb. Une seule personne a r\u00e9pondu par l\u2019affirmative. \u00ab Je lui ai demand\u00e9 : \u201cO\u00f9 l\u2019as-tu rencontr\u00e9 ?\u201d. Il m\u2019a dit : \u00ab En prison. \u00bb \u00bb \u00ab Vous vivez litt\u00e9ralement \u00e0 quelques m\u00e8tres l\u2019un de l\u2019autre. Il a fallu que tu ailles en prison pour le rencontrer ? \u00bb r\u00e9agit-elle alors. \u00ab Quand Kahwetna a ouvert, ils ont eu peur. Ils me disaient : \u00ab On va se faire bombarder. Ils vont faire exploser cet endroit… On nous a d\u00e9j\u00e0 trait\u00e9s de tra\u00eetres parce qu\u2019on est avec des gens de l\u2019autre c\u00f4t\u00e9. \u00bb\u00a0<\/p>\n\n\n\nLes meubles et autres articles remis \u00e0 neuf par March sont expos\u00e9s \u00e0 Kanyamakan designs, leur atelier de la rue Gemmayz\u00e9 \u00e0 Beyrouth. Photo Jo\u00e3o Sousa\/L’Orient Today<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\nHuit ans plus tard, Kahwetna fourmille d\u2019activit\u00e9s. Derri\u00e8re une porte d\u00e9rob\u00e9e de l\u2019espace polyvalent, des habitants se retrouvent pour des cours de langue, alors que dans un coin d’autres assemblent des lampadaires \u00e0 l\u2019\u00e9nergie solaire.<\/p>\n\n\n\n
En haut d\u2019un escalier, une cour ouverte est bord\u00e9e de nombreuses portes, menant notamment \u00e0 des cliniques dentaires et de psychologie, une salle de travail, un espace culinaire, \u00e0 divers studios de design et d\u2019artisanat, et \u00e0 un atelier de menuiserie.<\/p>\n\n\n\n
R\u00e9habilitation communautaire<\/strong><\/p>\n\n\n\n\u00c0 la suite du succ\u00e8s rencontr\u00e9 par la pi\u00e8ce et le caf\u00e9, L\u00e9a Baroudi a voulu \u00ab trouver une raison pour que davantage de gens se joignent \u00e0 elle \u00bb. Elle a alors l\u2019id\u00e9e de d\u00e9velopper un programme de r\u00e9habilitation communautaire. C\u2019\u00e9tait en 2016, et les affrontements avaient gravement endommag\u00e9 les commerces de la zone.<\/p>\n\n\n\n
March a donc recrut\u00e9 des jeunes issus des deux quartiers rivaux, pour leur enseigner des techniques de construction et de conception. Ensemble, ils ont reb\u00e2ti les boutiques qu\u2019ils avaient pr\u00e9c\u00e9demment contribu\u00e9 \u00e0 d\u00e9truire. Les choses ont ensuite rapidement \u00e9volu\u00e9. De m\u00eame, lorsque l\u2019effondrement \u00e9conomique a frapp\u00e9 le Liban en 2019, L\u00e9a Baroudi a su qu\u2019elle devait agir. \u00ab M\u00eame ceux qui avaient un doctorat \u00e9taient sans emploi. \u00bb March a mis en place plusieurs programmes de formation professionnelle, un soutien psychosocial \u00e0 temps plein ainsi que des services juridiques. \u00ab Nous voulions lancer des initiatives durables qui aident ces jeunes \u00e0 continuer \u00e0 travailler. \u00bb<\/p>\n\n\n\n
La jeune femme pr\u00e9f\u00e8re \u00e9viter l\u2019approche de \u00ab l\u2019activisme endurci \u00bb, parce que ce dernier cr\u00e9e une polarisation. \u00ab Lorsqu\u2019une facette de l\u2019identit\u00e9 d\u2019une personne se sent menac\u00e9e, elle prend le dessus sur toutes les autres. C\u2019est l\u00e0 que la radicalisation surgit, estime-t-elle. Je ne crois pas \u00e0 l\u2019id\u00e9e d\u2019un activisme endurci, car cela n\u2019a jamais men\u00e9 \u00e0 rien avec personne. \u00bb Au lieu de cela, elle estime que consolider la paix consiste \u00e0 b\u00e2tir des ponts. \u00ab Si vous travaillez dans ce domaine ou dans la m\u00e9diation, vous devez \u00eatre le pont. En tant qu\u2019artisan de la paix, vous ne devez pas laisser les choses vous atteindre, vous ne pouvez pas prendre position. \u00bb<\/p>\n\n\n\n
En 2014, apr\u00e8s une s\u00e9rie d\u2019affrontements meurtriers, Jabal Mohsen et Bab el-Tebban\u00e9 sont devenues des zones de s\u00e9curit\u00e9, l\u2019arm\u00e9e libanaise y est entr\u00e9e. \u00ab Si vous regardez l\u2019arm\u00e9e, elle n\u2019est pas habitu\u00e9e \u00e0 traiter avec des civils. Leur approche est principalement ax\u00e9e sur la s\u00e9curit\u00e9 au sens strict et la lutte contre le terrorisme. \u00bb Des affrontements entre la troupe et les habitants s\u2019en sont suivis. L\u00e9a Baroudi y a instantan\u00e9ment vu un besoin de consolider la paix. March y a r\u00e9pondu avec un programme visant \u00e0 r\u00e9unir la communaut\u00e9 et l\u2019arm\u00e9e libanaise. Cela a commenc\u00e9 par des tournois de football avec des \u00e9quipes mixtes, compos\u00e9es de soldats et d\u2019anciens combattants.<\/p>\n\n\n\n
Les tournois ont mis en lumi\u00e8re l\u2019enthousiasme et les espoirs de toute la communaut\u00e9 et ont remport\u00e9 un tel succ\u00e8s que l’association a pouss\u00e9 les choses encore plus loin et lanc\u00e9 un programme pour construire une base militaire. Les b\u00e2tisseurs \u00e9taient des personnes incarc\u00e9r\u00e9es pour terrorisme, qui avaient combattu en Syrie, en Irak, en Afghanistan et au Liban, ainsi que de jeunes de l\u2019arm\u00e9e. \u00ab Ils d\u00e9jeunaient ensemble, construisaient ensemble, discutaient ensemble dans des groupes de soutien psychosocial, organisaient des activit\u00e9s de team building ensemble, et ce pendant cinq mois, d\u00e9taille la fondatrice de March. La plupart des conflits d\u00e9shumanisent l\u2019autre. La premi\u00e8re chose \u00e0 faire est d\u2019humaniser la personne. \u00bb<\/p>\n\n\n\n
Quand \u00eatre une femme est un atout<\/strong><\/p>\n\n\n\nLorsque L\u00e9a Baroudi a d\u2019abord d\u00e9cid\u00e9 de poursuivre son projet de pi\u00e8ce de th\u00e9\u00e2tre \u00e0 Tripoli, elle a fortement \u00e9t\u00e9 d\u00e9courag\u00e9e par tout le monde. \u00ab Experts, famille, amis. Tout le monde. \u00bb On lui dit alors qu\u2019elle \u00e9tait trop jeune, trop na\u00efve, qu\u2019elle \u00e9chouerait ou se ferait tuer. On lui a m\u00eame sorti le classique : \u00ab M\u00eame un homme ne r\u00e9ussirait pas. \u00bb Mais elle n\u2019a pas recul\u00e9. \u00ab Les femmes sur le terrain sont beaucoup plus efficaces dans ce domaine. Ils [les hommes] ne vous per\u00e7oivent pas comme une rivale, il n\u2019y a pas d\u2019ego ou de rivalit\u00e9. Vous \u00eates per\u00e7ues comme plus neutres, remarque-t-elle. Ils montrent davantage leurs faiblesses aux femmes. Ils acceptent davantage de choses de la part des femmes. \u00bb<\/p>\n\n\n\nDes b\u00e2timents cribl\u00e9s de balles entre les quartiers de Jabal Mohsen et Bab el-Tebban\u00e9. Photo Jo\u00e3o Sousa\/L’Orient Today<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\nMalgr\u00e9 le r\u00f4le crucial que jouent les femmes dans la construction de soci\u00e9t\u00e9s pacifiques, elles n\u2019ont repr\u00e9sent\u00e9 que 6 % des m\u00e9diateurs dans les grands processus de paix internationaux entre 1992 et 2019.<\/p>\n\n\n\n
March est presque enti\u00e8rement dirig\u00e9 par des femmes, mais \u00ab ce n\u2019est pas intentionnel \u00bb. Les responsables des programmes de Tripoli et Beyrouth, des programmes psychosociaux ainsi que la plupart des formateurs sont des femmes. Mais il y a davantage de participants masculins, \u00ab parce que nous travaillons dans un contexte de conflit \u00bb.<\/p>\n\n\n\n
Aller de l\u2019avant<\/strong><\/p>\n\n\n\nLes choses ne sont pas toujours faciles, mais L\u00e9a Baroudi et la communaut\u00e9 March continuent d\u2019aller de l\u2019avant. \u00ab Il y a deux ans, on nous a lanc\u00e9 un cocktail Molotov. Aujourd\u2019hui, pour les groupes extr\u00e9mistes, nous sommes encore pires en tant qu\u2019ennemis, parce que nous avons un r\u00e9el impact \u00bb, raconte-t-elle. Une chose la fait se sentir plus en s\u00e9curit\u00e9 d\u00e9sormais : la \u00ab collaboration constante avec la communaut\u00e9\u2026 Ce sont les jeunes eux-m\u00eames, assure-t-elle. Cet endroit leur appartient. Beaucoup \u00e9taient des combattants endurcis. Cette communaut\u00e9 s\u2019est d\u00e9velopp\u00e9e autour d\u2019eux \u00bb.<\/p>\n\n\n\n
Zafer, l\u2019ancien combattant, a pos\u00e9 ses armes pour de bon en 2014 lorsqu\u2019il a rejoint March. Aujourd\u2019hui, il s\u2019occupe de la visite de la ville de Tripoli organis\u00e9e par l\u2019association. \u00ab J\u2019\u00e9tais un homme sans \u00e9ducation formelle, prenant part aux affrontements. Je suis devenu quelqu\u2019un qui contribue \u00e0 la r\u00e9habilitation et \u00e0 faire conna\u00eetre la r\u00e9gion aux gens \u00bb, r\u00e9sume-t-il.<\/p>\n\n\n\n