Pendant des années, à Tripoli, au nord du Liban, les jeunes des quartiers ennemis de Jabal Mohsen et Bab el-Tebbaneh se sont affrontés à l’arme lourde : les uns, alaouites, étaient pro-Assad et les autres, sunnites, soutenaient les opposants au président syrien. Résultat : des centaines de morts et des quartiers dévastés, en proie a la paupérisation et au fanatisme. Avec son organisation MARCH, fondée en 2011, Lea Baroudi tente de réconcilier ces deux communautés. Cette jeune femme a créé un café qui s’appelle Qahwetna (“notre café”) et qui est tenu par des jeunes des deux bords, autrefois ennemis. Ici se rencontrent d’anciens combattants des deux côtés. Cette initiative est d’autant plus utile que dans ces quartiers périphériques de Tripoli, il n’y avait plus d’espace publics propices aux rencontres entre les jeunes. Nous sommes allés a la rencontre de Lea et de deux de ces anciens ennemis, Ali et Atriss, aujourd’hui réconciliés.